Pour ceux qui m’imaginaient déjà en pleine mer contre vents et marrées…. Je suis encore au port d’Ajaccio !! mais le départ est pour bientôt !!! Je commence à m’impatienter ! Je vais reprendre le récit dans l’ordre :
Voilà notre petite troupe :
moi - Samuel - Erwan (2d) - Manu (skipper)
On arrive sur le port vers 9h, j’étais tout heureux de découvrir ce qui allait être ma maison pendant plus de 35 jours…
la traversée qui m’attends AJACCIO – CUBA est une grande traversée de plus de 5300 miles, soit plus de 9800 km (1 mile = 1,852 km), et pour cette distance, l’équipage nécessite une personne dotée du médical 3, les skippers n’ont que le médical 2… le temps d’obtenir une dérogation et de faire valider par les affaires maritimes…. De plus, le propriétaire du bateau est italien, les skippers sont français, et l’armateur est russe …. (non, je blague, l’armateur est français aussi !!), mais le souci vient du propriétaire italien car la législation italienne s’appliquait apparemment et ça bloquait pour certaines autorisations.
Bref… la semaine dernière, on a apprivoisé le bateau, dont j’ai mis quelques photos sur les galeries. C’est un GRAND cata de plus de 14 pieds (environs 12m), c’est un Orana, et il s’appelle EGAIA. J’aime bien le nom !! ma cabine est avant tribord. Je vous laisse découvrir les détails sur les photos, je ne vais pas vous embêter avec les détails.
En fait, je vous explique un peu : le skipper et le second sont embauchés par un armateur : Sud Horizon, pour mener à bon port le cata qui servira pour faire des croisières à Cuba pour la saison touristique. Erwan et moi sommes la comme les petites mains pour les aider, et aussi pour apprendre au maximum la voile… quelle expérience de faire cette traversée. Et donc, le cata, on doit le rendre le plus neuf possible… résultat : cette semaine nous a permis de tout vérifier : canot de secours, moteurs, voiles, ancre, électronique, GPS, Pilote auto, outils de navigation, gaz, pharma, annexe, gilets de sauvetage … tout a été passé au peigne fin, inspecté, nettoyé voire désinfecté … c’était génial, de me familiariser ainsi avec ce bateau qui va m’emmener à l’autre bout de l’Atlantique !!! et surtout il s’agissait de vérifier que tout ce dont notre sécurité dépend fonctionne de façon optimale. Manu est très consciencieux et c’est bien ainsi.
Petite tenue sous le soleil d'Ajaccio pour nettoyage complet du pont
Aujourd’hui on a fait notre première sortie en mer, on a hissé la grande voile (GV) et le génois et on en a profité pour pousser les moteurs à bloc…. C’était un tout petit avant goût bien agréable. Trouver sa place sur le bateau, manipuler et observer…. De plus, nous avons ainsi rempli le ballon d’eau chaude grâce aux moteurs, ce qui m’a permis de prendre une bonne douche chaude après mon petit footing à l’heure du coucher de soleil sur les Iles sanguinaires… c’était très chouette. (pour ceux qui ne connaissent pas encore, allez en Corse, l’île mérite le détour !)
Donc, jours après jours, la pression monte, l’excitation aussi et je suis impatient de partir naviguer… Normalement, on pourrait partir demain soir, lundi 7 décembre, en fonction des affaires maritimes, et des fenêtres météo, car il semble que la mer jusqu’à Gibraltar peut être bien agitée parfois. Ce sera le début des quarts de nuit où on se relais toutes les 3 heures pour surveiller la mer, de la météo, le vent, la vie à bord, les manœuvres, la navigation…
Juste un dernier mot pour vous parler de cette aventure : certes c’est une sacrée expédition, mais surtout, avant tout, je pense que c’est une aventure humaine : vivre 6 semaines à 4 dans un espace très restreint… c’est ça la vraie histoire qui va débuter demain j’espère. Pour moi, c’est aussi l’histoire d’un départ plus long encore, le début d’un grand voyage où je vais apprendre, découvrir, évoluer au gré des rencontres et des expériences qui, je suis certain, seront riches d’enseignement. Donc voilà… après ces quelques jours en plus passés à Barjou, puis ces quelques jours ici à préparer la transat, petit à petit, je me suis préparé à tout quitter en France, partir le cœur léger, voyager… réaliser un rêve…
La réflexion sur le sens des mots « être prêt » me taquine ces dernières semaines… mais ça y est, cette fois je pense « être prêt ».
!! IMPORTANT !!
Mon compagnon de voyage, un petit animal en peluche, est menacé d’avoir les oreilles coupées… le second, Samuel, est proche des traditions marines… et il a vu ma peluche, il croit que c’est un lapin… or le mot « lapin » et tout ce qui s’en rapproche est formellement prohibé sur tout ce qui flotte ! Résultat : il veut lui couper les oreilles !