Je suis tout juste rentré il y a quelques heures…fatigué un peu, mais surtout le corps encore tout pétillant de ces jours passés à traverser les vallées. Ce soir, j’ai oublié une veste dans la dernière famille où nous avons dormi hier. Heureusement ce n’est pas trop loin (60km), je retourne donc avec le chauffeur, vers 16h, faire 2h de voiture Bonus, je serai bien rentré tout simplement… Et en fait, c’était juste du bonheur en plus, puisque nous avons refait le voyage avec le soleil qui se couchait tout doucement derrière les montagnes, les ombres qui s’allongent au fil des minutes, les derniers troupeaux de moutons ou de yack haut sur les montagnes, les éleveurs qui, au galop, élancés sur leur monture, dansent avec leurs habits traditionnels au rythme du cheval. Ils parcourent la steppe tandis que nous les doublons tranquillement…, ces 2h de trajet furent en fait un pur régal pour me reposer tout en réalisant que ce pays cache un trésor précieux que j’ai la chance, de caresser du bout des doigts. C’est cette poussière de magie que je vous confie ce soir, encore toute fraîche.
1- départ de la ville
Tout commence donc avec une rencontre fortuite autour d’une bière : Tim, un photographe anglais. De fil en aiguille (c’est une belle expression qui va très bien ici puisque toutes les maisons ont leur boite avec tout le nécessaire de couture, qui sert d’ailleurs très souvent !!) de fin en aiguille donc, je suis finalement à l’arrière du 4x4 Mitsubishi conduit par Giamps, avec Tim et Toxo la traductrice, tout confiant pour ce périple organisé qui se présente comme une promenade de santé ! Direction le peuple des Rennes : les Tsaatanes, avec le plein de nourriture, de cadeaux, les pinceaux et appareils photos prêts !
Au dernier moment : compétition de lutte au palais de la lutte, nous nous y rendons donc : le département organise dans la ville la compét des jeunes, Tim en profite pour mitrailler, moi je me pose dans les gradins et profite du spectacle. C’est vraiment un sport important ici, cela se sent : il y a plein de monde partout, c’est l’effervescence. J’en profite pour faire quelques photos, le palais est beau, avec une influence soviétique dans l’architecture, comme bien souvent ici. Vers midi, je suis content de quitter Mörön, plus nous nous éloignons, plus le ciel reprend sa couleur d’un bleu profond, laissant derrière nous le lourd nuage de pollution qui écrase la ville. Cette pollution vient en fait des grosses cheminées disséminées dans la ville. Elles servent à chauffer l’eau des immeubles, bibliothèques, écoles… ce sont en fait des centrales qui distribuent ensuite l’eau chaude dans les radiateurs. Mais pour la combustion, ils utilisent du charbon… le résultat est très très lourd à respirer. Quand le froid est sur la ville, figeant tout, le nuage de pollution est encore plus dense. Vous comprenez donc mieux la raison supplémentaire qui fait que je suis bien content de repartir vers le grand frais !
Direction donc Tsaaganuur, après une nuit passée en yourte, nous arrivons au dernier village au nord, à l’ouest du lac. Derniers préparatifs : acheter de la viande pour Giamps et Toxo (les habitudes alimentaires ici sont VRAIMENT différentes, il y aurait de quoi écrire un roman !), quelques biscuits pour le thé et de la bière (Tim est bien anglais !!) et quelques Twix de secours pour moi
En chemin, nous faisons escale dans une famille. Quand on arrive le soir, un micro bébé mouton vient de naître, il est super petit, super mignon !! La famille nous explique que c’est une erreur de leur part, le bêtes ne doivent pas mettre bas en hiver normalement, le froid étant trop rude. Le matin, après une petite ballade au lever su soleil, je leur propose mon aide et vais donc emmener le troupeau de yack paître au loin. Sur le chemin je découvre une belle étendue de neige fraîche, c’est tellement beau que j’en profite pour y écrire les petits vœux simples que vous avez pu voir à la page d’accueil pour vous souhaiter une nouvelle année, en prenant les photo je suis content de vous faire partager aussi cette neige fraîche et blanche d’un frais matin mongol.
Direction le peuple des Rennes : Giamps chauffe le moteur, comme tous les matins, cela prend environ 1h : c’est drôle, il fait un petit feu de camp sous le moteur, ensuite il va chercher la batterie qu’il avait retirée la veille, il installe tout, attend que ça, et tente de démarrer le moteur, plusieurs fois en général avant la réussite !! départ donc vers 11h30. Après quelques hésitations et demi tours pour trouver la bonne direction, on avance tranquillement… jusqu’à entendre un bruit suspect… et Bloum, la voiture qui se cabre, tout le monde se regarde… bilan de l’opération : on est en panne, mais bien en panne, puisque la roue a complètement perdu l’axe, et se trouve complètement à l’horizontal sur la route !! On fait un bilan rapide : la situation n’est pas trop mauvaise, il est 13h environ, on a quitté la ville il y a une douzaine de km, on a donc le temps et la possibilité de revenir a pied au pire… Le chauffeur met sa combinaison de réparateur et le voila parti. Entre temps, un camion russe (très répandus dans la région car très robustes et faciles a réparer) passe et on en profite pour rentrer, laissant Giamps à ses affaires !!
Bilan : la jonction avec l’amortisseur a cédée. Pas de problème, on soude la pièce demain au petit matin et on repart. Autant vous dire que j’étais moyen confiant ! Bref, après une nuit en plus passée en ville, on repart sur le lieu du sinistre, on retrouve notre glorieuse charette, le camion est finalement à nouveau en état de rouler, la décision est prise : Giamps rentrera à Tsaaganuur pour finir de réparer les différents problèmes du 4x4, et le reste de l’équipe continue avec le camion russe vers notre destination. ( J’étais moyen à l’aise de reprendre le 4x4 ! )
Ci-dessous la vidéo de notre première panne, et quelques photos
La suite de l'histoire avec les chapitres 3, 4, 5 dans le prochain article !!